Vie Post-Operatoire



a) La fin du traitement
Après la greffe, le patient est hospitalisé pendant environ trois semaines/un mois. Dès son réveil, il est admis en soins intensifs pendant quelques jours, puis il passe en soins généraux pour un séjour plus ou moins long, en fonction de son état. Quand tout risque de complication ou de rejet est écarté, il quitte l’hôpital. Ensuite, il entre dans un centre de convalescence pour réadapter progressivement son corps à l’effort. Il est impératif que le patient revienne dans son centre de transplantation pour faire des examens de contrôle afin d’éviter tout signe de rejet. En plus de ce suivi régulier, le greffé prend un traitement immunosuppresseur à vie : il diminue les défenses immunitaires et prévient la réaction du rejet qui pourrait induire à la mort du receveur.




b) Le retour à la vie normale et la réinsertion au travail

Une fois sorti de l’hôpital, soit environ deux mois après l’opération, le patient doit s’adapter le plus vite possible à sa nouvelle vie et reprendre ses activités quotidiennes. Cependant, certaines personnes sont victimes de la discrimination de l’embauche : le médecin peut donner un avis défavorable à un recrutement, le greffé se voit refuser un emploi alors que son état de santé n’est pas un problème pour la profession. Ces personnes qui ne peuvent se réinsérer dans la vie active, bénéficient de l’A.A.H (allocation aux adultes handicapés). C’est un complément de ressources pour les handicapés versé par la Caisse l’allocation familiales pour une durée de un à cinq ans.


c) Les répercussions psychologiques d’après Christine Boisriveaud

« La transplantation cardiaque entraîne un traumatisme qui peut altérer l’image corporelle du patient. Le greffé accepte plus ou mois vite son organe (certains vont même jusqu’à lui parler !). Il y a aussi l’angoisse du rejet, qui est une angoisse liée à la mort. Ces sentiments ne sont pas automatiques, ils dépendent de chaque patient. De plus, après la greffe, le patient perd son statut de malade, et le retour à la vie normale brise un équilibre qui était basé sur la dépendance de l’autre. Si le greffé avait conservé son activité professionnelle, les conséquences sont moins sensibles.



d) Témoignage d’un homme greffé à l’âge de 61 ans

l’attente de la transplantation :
« C’est la période la plus difficile du traitement, la période d’attente est longue et pénible. Tout d’abord pour des raisons physiques : la qualité de vie se dégrade progressivement, ainsi, monter un étage demande de plus en plus d’effort. Ensuite, pour des raisons affectives, puisqu’on devient facilement dépendant de son entourage, on culpabilise et on développe un sentiment d’inutilité, puis pour des raisons professionnelles puisqu’étant resté valide, j’ai continué à me rendre à mon bureau jusqu’à l’arrivée de mon successeur, c'est-à-dire environ pendant six mois. »

Le ressenti psychologique après la greffe :
« Au réveil, puis pendant les dix jours de réanimation, on est content d’être en vie, mais on se sent sur une autre planète dû à l’isolement, à la surveillance et aux visites constantes de l’équipe médicale : on est comme dans « un cocon hyper protégé ». Les seuls rapports avec l’extérieur sont par téléphone. Durant les deux semaines en semi-réanimation, j’étais libre d’aller et venir dans ma chambre, mais je ne pouvais sortir dans le couloir. On commence à « redescendre sur terre »  et on démarre une réadaptation physique difficile : en effet rester assis devenait vite fatiguant, mais les capacités reviennent vite et l’envie de sortir prend le dessus. On m’a cependant forcé à passer trois semaines dans un établissement de réadaptation physique. 
Depuis, je me suis habitué à ma nouvelle vie, mais le regard de mes anciens collègues et des connaissances est déstabilisant. »

La vie à-t-elle changé depuis la greffe ?
« Oui, surtout à cause du protocole médical et de mon âge. »
Il faut s’habituer à prendre vingt à trente comprimés par jour et dans mon cas, une piqûre quotidienne pendant trois ans.
Le suivi médical post-greffe est lourd : il y a une biopsie toutes les deux semaines ainsi que des analyses de sang complètes  pendant deux mois. Ensuite, cela devient mensuel, bimensuel, trimestriel, et semestriel.