Conclusion


La transplantation est un des domaines de la medecine qui a fait le plus de progrès au cours de ces 50 dernières années. C'est la plus grande aventure médicale du XXème siècle.

Assurer la vie d’un être humain grâce au remplacement de l’un de ses organes malade par un organe réputé sain et prélevé sur un autre individu, reprèsente certainement l’épopée la plus exaltante de la médecine moderne. C’est aussi la plus troublante, surtout quand il s’agit d’un organe aussi chargé de symboles que le cœur !... Une greffe du cœur ne sera jamais une opération comme une autre.

Prélever un cœur battant a amené le monde entier à remettre en cause la définition légale de la mort, pour lui préférer celle de la mort cérébrale.
Cette intervention questionne sur la mort : celle du donneur et celle possible du patient malade, ainsi que sur cet « échange incroyable » dont parlent tous les transplantés. Cette personne qui « continue à vivre en soi ». Les transplantés qui témoignent sont hantés par le destin de leur donneur, forcément anonymes : qui était-il ?, qui aimait-il ?, avait-il une religion ?

La greffe dépend étroitement de notre engagement à transmettre, notre volonté sur le don d’organes après la mort, à ceux qui auront à en témoigner : nos proches. En France, la loi considère que, toute personne qui n’a pas clairement dit non au don de ses organes, est un donneur potentiel. C’est ce que l’on appelle le consentement présumé. Mais en pratique, aucune équipe médicale ne prélevera sans le feu vert de la famille du défunt.

Notre société est-elle prête à s’engager dans la transplantation cardiaque ? Car son développement ne se fera que si le don d’organes se systématise. Un modèle dans l’évolution des mentalités vis-à-vis de la transplantation est l’Espagne. L’avenir de la transplantation en France se pose en terme de choix de société que de réel challenge médical.

La transplantation cardiaque a fait son chemin depuis la première intervention en 1968 à la Pitié Salpêtrière (Paris). Mais si les greffes sont aujourd’hui couronnées de succès, elles sont confrontées à l’inadéquation majeure entre la disponibilité des greffons et la demande. L’augmentation constante du nombre d’insuffisants cardiaques impose de se tourner vers d’autres stratégies : cœur artificiel (pompe d’assistance), ECMO (capable de suppléer temporairement le cœur et les poumons dans des situations extrêmes), cellules souches …
La transplantation d’organes mêle : chirurgiens, médecins, réanimateurs, immunologistes, microbiologistes, anatomopathologistes, pharmacologues, radiologues…, le tout au service du patient 24 heures sur 24 et 365 jours par an.

Aujourd’hui, environ 360 greffes cardiaques sont réalisées par an en France. Les résultats en terme de durée et de qualité de vie, pour les personnes greffées, sont en amélioration constante.

Le professeur Carpentier inventeur du cœur artificiel « bioprothétique » qu’il développe avec la société Carmat, devraient, très prochainement, effectuer les premières implantations  chez l’homme.